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ligence, qu’il faut dire : penser, c’est sentir moralement, c’est avoir la conscience de ses idées, de ses pensées, et celle aussi de son existence ; mais ce n’est point éprouver le sentiment physique qui est toute autre chose, puisque celui-ci est un produit du système des sensations, et que le premier en est un du système organique de l’intelligence.

Des Idées simples.

Une idée simple provenant d’une sensation que l’on éprouve de la part de quelqu’objet qui affecte l’un de nos sens, ne peut se former que lorsque la sensation dont il s’agit, se remarque, et que le résultat de cette sensation se trouve transporté dans l’organe de l’intelligence, et tracé ou gravé sur quelque partie de cet organe ; ce résultat se rend sensible à l’individu, parce qu’il est, dans l’instant même, rapporté à son sentiment intérieur.

En effet, tout individu qui, jouissant de la faculté de sentir, possède un organe pour l’intelligence, reçoit, aussitôt, dans cet organe, l’image ou les traits que la sensation d’un objet qui l’affecte occasionne, si l’organe dont il s’agit y est préparé par l’attention. Or, ces traits, ou cette image, de l’objet qui l’a affecté, parviennent dans son hypocéphale par le moyen d’une seconde