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de circonstances si difficiles à maîtriser, que chacun de nous, selon celles qui le concernent, se trouve en quelque sorte entraîné, et acquiert insensiblement une manière d’être, à laquelle il n’a eu lui-même qu’une très-petite part.

Je ne dois pas entrer ici dans les nombreux détails des circonstances qui forment, pour chaque individu, un ensemble très-particulier de causes influentes ; mais je dois dire, parce que j’en suis convaincu, que tout ce qui influe à rendre habituelle telle de nos actions, modifie notre organisation intérieure en faveur de cette action ; en sorte que, par la suite, l’exécution de cette même action devient pour nous une sorte de nécessité.

De toutes les parties de notre organisation, celle qui, la première, reçoit des modifications des habitudes que nous prenons d’exercer tel genre de pensées ou d’idées, ainsi que les actions qu’elles entraînent, est notre organe d’intelligence. Or, selon la nature des idées ou des pensées qui nous occupent habituellement, c’est, nécessairement, la région particulière du même organe, dans laquelle s’exécutent ces actes de notre entendement, qui reçoit ces modifications. Je le répète donc ; cette région de notre organe intellectuel, continuant d’être fortement exercée, acquiert des développemens qui, à la fin, peu-