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sent prendre une multitude de défauts et d’habitudes pernicieuses dont ils ne prévoient pas les suites. Ils rient de ce qu’ils appellent nos espiègleries, et plaisantent sur toutes nos sottises, supposant que, plus tard, ils changeront facilement nos inclinations vicieuses et nous corrigeront de nos défauts.

On ne sauroit imaginer combien sont grandes les influences de nos premières habitudes et de nos premières inclinations sur les penchans qui sont dans le cas de nous dominer un jour, et sur le caractère qui nous deviendra propre. L’organisation, très-tendre dans notre premier âge, se plie et s’accommode alors aux mouvemens habituels que prend notre fluide nerveux dans tel ou tel sens particulier, selon que nos inclinations et nos habitudes l’exercent dans telle direction. Or, cette organisation en acquiert une modification qui peut s’accroître par des circonstances favorables, mais que celles qui lui deviennent contraires, n’effacent jamais entièrement.

En vain, après notre enfance, fait-on des efforts pour diriger, par le moyen de l’éducation, nos inclinations et nos actions vers tout ce qui peut nous être utile, en un mot, pour nous donner des principes, pour former notre raison, notre manière de juger, etc. Il se rencontre tant