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En effet, s’il est vrai qu’en créant l’organisation, la nature la forma nécessairement dans sa plus grande simplicité, et qu’alors elle ne put avoir en vue de donner aux corps vivans d’autres facultés que celles de se nourrir et de se reproduire ; ces corps qui reçurent d’elle l’organisation et la vie, ne purent donc avoir d’autres organes que ceux qui sont nécessaires à la possession de la vie. Cela est confirmé par l’observation des animaux les plus imparfaits, tels que les infusoires et les polypes.

Mais en compliquant ensuite l’organisation de ces premiers animaux, et créant, à l’aide de beaucoup de temps et d’une diversité infinie de circonstances, la multitude de formes différentes qui caractérisent ceux qui leur sont postérieurs, la nature a formé successivement les divers organes que possèdent les animaux, et les différentes facultés auxquelles ces organes donnent lieu. Elle les a produits dans un ordre que j’ai déterminé (première partie, chap. VIII), et l’on a pu voir, d’après cet ordre, que l'hypocéphale, que constituent les deux hémisphères plissés qui enveloppent ou recouvrent le cerveau, est le dernier organe qu’elle est parvenue à faire exister.

Long-temps avant d’avoir créé l'hypocéphale, cet organe spécial pour la formation des idées