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dernière analise, en une représentation sensible ; et que, puisque tout ce qui est dans notre entendement y est venu par la voie de la sensation, tout ce qui en sort et qui ne peut trouver un objet sensible pour s’y rattacher, est absolument chimérique. Telle est la conséquence évidente qu’a déduite M. Naigeon, de l’axiome d'Aristote.

On n’a cependant pas encore généralement admis cet axiome ; car plusieurs personnes considérant certains faits dont elles n’aperçurent point les causes, pensèrent qu’il y avoit réellement des idées innées. Elles se persuadèrent en trouver des preuves dans la considération de l’enfant qui, peu d’instans après sa naissance, veut téter et semble rechercher le sein de sa mère, dont cependant il ne peut encore avoir connoissance par des idées nouvellement acquises. À cette occasion, je ne citerai pas le prétendu fait d’un chevreau qui, tiré du sein de sa mère, choisit le cytise, parmi plusieurs végétaux qui lui furent présentés. On sait assez que ce ne fut qu’une supposition qui n’a pu avoir de fondement.

Lorsque l’on reconnoîtra que les habitudes sont la source des penchans, que l’exercice maintenu de ces penchans modifie l’organisation en leur faveur, et qu’alors ils sont transmis aux nou-