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Ceux qui ont un système nerveux capable de leur donner la faculté de sentir, mais qui manquent d’hypocéphale, c’est-à-dire, d’organe spécial pour l’intelligence, jouissent, à la vérité, d’un sentiment intérieur, source de leurs actions, et il se forme en eux des perceptions confuses des objets qui les affectent ; mais ils n’ont point d’idées, ne pensent point, ne comparent point, ne jugent point, et conséquemment, n’exécutent aucun acte de volonté. on a lieu de croire que les insectes, les arachnides, les crustacés, les annelides, les cirrhipèdes et même les mollusques, se trouvent dans ce second cas.

Le sentiment intérieur, ému par quelque besoin, est la source de toutes les actions de ces animaux. Ils agissent sans délibération, sans détermination préalable, et toujours dans l’unique direction que le besoin leur imprime ; et lorsqu’en agissant, un obstacle quelconque les arrête, s’ils l’évitent, s’en détournent, et semblent choisir, c’est qu’alors un nouveau besoin émeut encore leur sentiment intérieur. Aussi leur nouvelle action ne résulte, ni de combinaison d’idées, ni de comparaison entre les objets, ni d’un jugement qui les détermine, puisque ces animaux ne sauroient former aucune des opérations de l’intelligence, n’ayant pas l’organe qui peut les effectuer ; enfin, cette nouvelle