Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/320

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que vous aurez de quoi y fournir ; mais consumant alors promptement le principe qui vous fait agir, bientôt ce poids vous semblera plus lourd, plus difficile à soutenir, et en peu de temps vous vous trouverez hors d’état de continuer cette action.

Votre organisation sera cependant toujours la même ; car si on l’examinoit, on ne trouveroit aucune différence entre son état, au premier instant de l’action que je viens de citer, et celui qu’elle offriroit au moment où vous cessez de pouvoir soutenir le poids en question.

Qui ne voit que, dans cet état, la différence qui existe réellement entre les deux instans (le premier et le dernier) de l’action citée, ne consiste que dans la dissipation d’un fluide invisible, dont on ne sauroit s’apercevoir, par suite des moyens bornés qui sont à notre disposition.

Certes, la consommation et, à la fin, l’épuisement du fluide subtil des nerfs, dans les actions trop prolongées, ou trop pénibles, ne seront jamais solidement contestés ; parce que la raison et les phénomènes organiques leur donnent la plus grande évidence.

Quoiqu’il soit vrai qu’une partie du fluide nerveux d’un animal est constamment employée, sans sa participation, à l’entretien de ses mouvemens vitaux, et des fonctions de ceux de ses