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confuses qui en résultent, constitue dans tout animal qui s’y trouve assujetti, un sentiment intérieur fort obscur, mais réel, qu’on a nommé sentiment d’existence.

Ce sentiment intime et continuel, dont on ne se rend pas compte, parce qu’on l’éprouve sans le remarquer, est général, puisque toutes les parties sensibles du corps y participent. Il constitue ce moi dont tous les animaux, qui ne sont que sensibles, sont pénétrés sans s’en apercevoir, mais que ceux qui possèdent l’organe de l’intelligence peuvent remarquer, ayant la faculté de penser et d’y donner de l’attention.

Enfin, il est, chez les uns et les autres, la source d’une puissance que les besoins savent émouvoir, qui n’agit effectivement que par émotion, et dans laquelle les mouvemens et les actions puisent la force qui les produit.

Le sentiment intérieur peut être considéré sous deux rapports très-distincts ; savoir :

1°. En ce qu’il est le résultat des sensations obscures qui s’exécutent, sans discontinuité, dans toutes les parties sensibles du corps : sous cette considération, je le nomme simplement sentiment intérieur ;

2°. Dans ses facultés : car, au moyen de l’ébranlement général dont est susceptible le fluide