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encore, malgré cela, de la liberté des mouvemens[1] ; ce qui prouve que le système des sensations et celui du mouvement sont réellement distincts.

Le mécanisme particulier qui constitue l’acte organique d’où naît le sentiment, consiste donc : en ce que l’extrémité d’un nerf recevant une impression, le mouvement qu’en acquiert aussi-

  1. M. Hébréard rapporte, dans le Journal de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie, qu’un homme, âgé de 50 ans, a, depuis près de 14 ans, le bras droit affecté d’une insensibilité absolue. Ce membre conserve néanmoins son agilité, son volume et ses forces ordinaires. Il y est survenu un phlegmon, avec chaleur, tumeur et rougeur, mais sans douleur, même quand on le comprimoit….
    En travaillant, cet homme se fractura les os de l’avant-bras, à leur tiers inférieur. Comme il ne sentit d’abord qu’un craquement, il crut avoir cassé la pelle qu’il tenoit à la main ; mais elle étoit intacte, et il ne s’aperçut de son accident, que parce qu’il ne put continuer son travail. Le lendemain le lieu de la fracture étoit gonflé ; la chaleur étoit augmentée à l’avant-bras et à la main : néanmoins le malade n’éprouva aucune douleur, même pendant les extensions nécessaires pour réduire la fracture, etc.
    L’auteur conclut de ce fait et des expériences semblables faites par d’autres médecins, que la sensisilbité est absolument distincte et indépendante de la contractilité, etc., etc. Journal de Médecine Pratique, 15 juin 1808, pag. 540.