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propre des animaux qui ont un système nerveux sensitif ; et comme elle donne lieu au sentiment intime d’existence, nous verrons que ce dernier sentiment procure à ces animaux la faculté d’agir par des émotions qui leur causent des excitations intérieures, et les mettent dans le cas de produire eux-mêmes les mouvemens et les actions nécessaires à leurs besoins.

Mais qu’est-ce que la sensibilité physique ou la faculté de sentir ; qu’est-ce ensuite que le sentiment intérieur d’existence ; quelles sont les causes de ces phénomènes admirables ; enfin, comment le sentiment d’existence ou le sentiment intérieur général peut-il donner lieu à une force qui fait agir ?

Après avoir mûrement considéré l’état des choses à cet égard, et les prodiges auxquels il donne lieu, voici mon opinion sur le premier de ces sujets intéressans.

La faculté de recevoir des sensations, constitue ce que je nomme la sensibilité physique, ou le sentiment proprement dit. Cette sensibilité doit être distinguée de la sensibilité morale, qui est tout autre chose, comme je le ferai voir, et qui n’est excitée que par des émotions que produisent nos pensées.

Les sensations proviennent ; d’une part, des impressions que des objets extérieurs ou hors de