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sont dépourvus, ne peuvent jouir d’aucune des facultés qu’on lui voit produire.

Lorsqu’on a dit que, dans les animaux qui n’offrent point de filets nerveux (tels que les polypes et les infusoires), la substance médullaire, qui donne les sensations, étoit répandue et fondue dans tous les points du corps, et non rassemblée en filets ; et qu’il en résultoit que chacun des fragmens de ces animaux devenoit un individu doué de son moi particulier ; on ne s’étoit probablement pas rendu compte de la nature de toute fonction organique, qui provient toujours de relations entre des parties contenantes et des fluides contenus, et de mouvemens quelconques résultant de ces relations. On n’étoit point surtout pénétré de la connoissance de ce qu’il y a d’essentiel dans les fonctions du système nerveux ; on ignoroit que ces fonctions ne s’opéroient qu’en effectuant le mouvement ou le transport d’un fluide subtil, soit d’un foyer vers les parties, soit des parties vers le foyer lui-même.

Le système nerveux ne peut donc avoir d’existence, ni exercer la moindre de ses fonctions, que lorsqu’il offre une masse médullaire dans laquelle se trouve un foyer pour les nerfs, et, en outre, des filets nerveux qui se rendent à ce foyer. D’ailleurs, la matière médullaire, ni aucune autre substance animale, ne peuvent avoir en propre