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modifient les mouvemens du fluide subtil qui se meut entre ses nombreuses parties.

C’est une idée ingénieuse, mais dénuée de preuves et de motifs suffisans, que celle qu’a exprimée Cabanis, lorsqu’il a dit que le cerveau agissoit sur les impressions que les nerfs lui transmettent, comme l’estomac sur les alimens que l’œsophage y verse ; qu’il les digéroit à sa manière ; et qu’ébranlé par le mouvement qui lui étoit communiqué, il réagissoit, et que de cette réaction naissoit la perception, qui devenoit ensuite une idée.

Ceci ne me paroît nullement reposer sur la considération des facultés que peut avoir la pulpe cérébrale ; et je ne saurois me persuader qu’une substance aussi molle que celle dont il s’agit, soit réellement active, et qu’on puisse dire à son égard, qu’ébranlée par le mouvement qui lui est communiqué, cette substance réagisse et donne lieu à la perception.

L’erreur, à ce sujet, provient donc ; d’une part, de ce que le savant dont je parle, ne considérant point le fluide nerveux, s’est trouvé obligé de transporter dans sa pensée les fonctions de ce fluide, à la pulpe médullaire dans laquelle il se meut ; et de l’autre part, de ce qu’il confondoit les actes qui constituent les sensations avec ceux de l’intelligence, ces deux sortes de phénomènes organiques différant essentiellement entre