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certains fluides en mouvement, et les organes propres à la production de ces actes admirables.

Qu’importe que ces fluides, que leur extrême ténuité ne nous permet, ni de voir, ni de retenir dans aucun vase, pour les soumettre à nos expériences, ne manifestent leur existence que par leurs effets ; ces effets n’en sont pas moins de nature à prouver qu’eux seuls peuvent les produire. D’ailleurs, il est aisé de reconnoître que les fluides visibles qui pénètrent dans la substance médullaire du cerveau et des nerfs, ne sont que nourriciers, et propres à fournir à des sécrétions ; mais que ces fluides ont trop de lenteur dans leurs mouvemens pour pouvoir donner lieu aux phénomènes, soit du mouvement musculaire, soit du sentiment, soit de la pensée.

Éclairé par ces considérations, qui retiennent l'imagination dans des limites qu’elle ne doit pas franchir, je vais d’abord montrer comment il paroît que la nature est parvenue à créer l’organe du sentiment, et, par son moyen, la force productrice des actions : je développerai ensuite comment, à l’aide d’un organe particulier pour l’intelligence, des idées, des pensées, des jugemens, de la mémoire, etc., peuvent avoir lieu dans les animaux qui possèdent cet organe.