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même voie, et en s’étayant de ses premiers aperçus, il peut découvrir comment les pensées donnent lieu au raisonnement, à l’analise, à des jugemens, à la volonté d’agir ; et comment encore des actes de pensées et des jugemens multipliés peuvent faire naître l'imagination, cette faculté si féconde en création d’idées, qu’elle semble même en produire dont les objets ne sont pas dans la nature, mais qui ont pris nécessairement leur source dans ceux qui s’y trouvent.

Si tous les actes d’intelligence, dont j’entreprends de rechercher les causes, ne sont que des phénomènes de la nature, c’est-à-dire, des actes d’organisation, ne puis-je pas, en me pénétrant de la connoissance des seuls moyens que possèdent les organes pour exécuter leurs fonctions, espérer de découvrir comment ceux de l’intelligence peuvent donner lieu à la formation des idées, en conserver, plus ou moins long-temps, les traces ou les empreintes ; enfin, avoir la faculté, à l’aide de ces idées, d’exécuter des pensées, etc., etc. ?

On ne sauroit douter, maintenant, que les actes d’intelligence ne soient uniquement des faits d’organisation, puisque, dans l’homme même, qui tient de si près aux animaux par la sienne, il est reconnu que des dérangemens dans les organes qui produisent ces actes, en entraînent