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par exemple, se pénétrer d’abord du point de cet ordre où tel organe a commencé d’exister, afin de ne plus chercher le même organe dans les points beaucoup plus antérieurs du même ordre, si l’on ne veut retarder la science en attribuant hypothétiquement à des parties, dont on ne connoît pas la nature, des facultés qu’elles ne sauroient avoir.

Ainsi, plusieurs botanistes ont fait des efforts inutiles pour retrouver la génération sexuelle dans les plantes agames (les cryptogames de Linnée), et d’autres ont cru trouver dans ce qu’on nomme les trachées des végétaux un organe spécial pour la respiration. De même plusieurs zoologistes ont voulu retrouver un poumon dans certains mollusques, un squelette dans les astéries ou étoiles de mer, des branchies dans les méduses : enfin, un corps savant vient de proposer, cette année, pour sujet de prix, de rechercher s’il existe une circulation dans les radiaires.

Assurément, de pareilles tentatives prouvent combien on est encore peu pénétré de l’ordre naturel des animaux, de la progression qui existe dans la composition de l’organisation, et des principes essentiels qui doivent résulter de la connoissance de cet ordre. D’ailleurs, en fait d’organisation, et lorsqu’il s’agit d’objets très-