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vie ne pourroit exister, que, long-temps avant d’atteindre le froid absolu, un grand abaissement de température pourroit l’anéantir dans tous les corps qui en sont doués, s’il étoit assez considérable. Effectivement, le froid de nos hivers, surtout lorsqu’il est rigoureux, fait périr un grand nombre des animaux qui s’y trouvent exposés. Mais on sait que dans aucun point du globe, et en aucun temps de l’année, une absence totale de calorique ne se rencontre jamais.

Je le répète, sans une cause particulière excitatrice de l’orgasme et des mouvemens vitaux, sans cette force qui, seule, peut produire ces mouvemens, la vie ne sauroit exister dans aucun corps. Or, cette cause excitatrice est entièrement étrangère aux facultés des fluides visibles des corps vivans, et elle l’est pareillement à celles des parties contenantes et solides de ces corps : c’est un fait dont il n’est plus possible de douter, et que toutes les observations attestent.

Cette même cause excitatrice est aussi celle de toute fermentation ; et c’est elle seule qui en exécute les actes dans toute matière composée, non vivante, dont l’état des parties s’y trouve favorable. Aussi dans les grands abaissemens de température, les actes de la vie et ceux de la fermentation sont plus ou moins complétement