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selon leur abondance et la possibilité qu’elles y trouvent.

C’est donc par la voie de ces dernières, c’est-à-dire, des matières assimilées, ou devenues propres à certaines parties, que s’exécute la nutrition. Ainsi, la première des facultés de la vie, la nutrition, n’est essentiellement qu’une réparation des pertes éprouvées ; ce n’est qu’un moyen qui rétablit ce que la tendance de toutes les matières composées vers leur décomposition étoit parvenue à effectuer à l’égard de celles qui se sont trouvées dans des circonstances favorables. Or, ce rétablissement s’opère à l’aide d’une force qui transporte les matières nouvellement assimilées dans les lieux où elles doivent être fixées, et non par aucune loi particulière, ce que je crois avoir mis en évidence. En effet, chaque sorte de partie du corps animal sécrète et s’approprie, par une véritable affinité, les molécules assimilées qui peuvent s’identifier avec elle.

Mais la nutrition est plus ou moins abondante, selon l’état de l’organisation de l’individu.

Dans la jeunesse de tout corps organisé doué de la vie, la nutrition est d’une abondance extrême ; et alors elle fait plus que réparer les pertes, car elle ajoute à l’étendue des parties.

En effet, dans un corps vivant, toute partie contenante encore nouvelle est, par suite des causes