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moins grande, tous les composés qui existent ;

La seconde est relative à une puissance qui forme sans cesse des combinaisons, et qui les complique et les surcharge de principes, à mesure que les circonstances y sont favorables.

Or, quoique ces deux puissances soient en opposition, l’une et l’autre, néanmoins, prennent leur source dans des lois et des forces qui ne le sont nullement entre elles, mais qui régissent leurs effets dans des circonstances très-différentes.

J’ai déjà établi dans plusieurs de mes ouvrages[1] que, par le moyen des lois et des forces qu’emploie la nature, toute combinaison ou toute matière composée tend à se détruire ; et que sa tendance, à cet égard, est plus ou moins grande, plus ou moins prompte à s’effectuer, selon la nature, le nombre, les proportions et l’intimité d’union des principes qui la constituent. La raison en est que, parmi les principes combinés dont il s’agit, certains d’entre eux n’ont pu subir l’état de combinaison, que par l’action d’une force qui leur est étrangère, et qui les modifie en les fixant ; en sorte que ces principes ont une tendance continuelle à se dégager ; tendance qu’ils effectuent à la provocation de toute cause qui la favorise.

  1. Mémoires de Phys. et d’Hist. naturelle, p. 88 ; Hydrologie, p. 98 et suiv.