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vie, y sont sans cesse réparés, quoique plus ou moins complétement, par les résultats de la force vitale qui agit dans ces corps. Or, pour faire exister cette force vitale, et lui donner les propriétés qu’on lui connoît, la nature n’a pas besoin de lois particulières ; celles qui régissent généralement tous les corps lui suffisent parfaitement pour cet objet.

La nature ne complique jamais ses moyens sans nécessité : si elle a pu produire tous les phénomènes de l’organisation, à l’aide des lois et des forces auxquelles tous les corps sont généralement soumis, elle l’a fait sans doute, et n’a pas créé, pour régir une partie de ses productions, des lois et des forces opposées à celles qu’elle emploie pour régir l’autre partie.

Il suffit de savoir que la cause qui produit la force vitale dans des corps où l’organisation et l’état des parties permettent à cette force d’y exister et d’y exciter les fonctions organiques, ne sauroit donner lieu à une puissance semblable dans des corps bruts ou inorganiques, en qui l’état des parties ne peut permettre les actes et les effets qu’on observe dans les corps vivans. La même cause dont je viens de parler, ne produit, à l’égard des corps bruts ou des matières inorganiques, qu’une force qui sollicite sans cesse leur décomposition, et qui l’opère effectivement et successivement,