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DU SYSTÈME NERVEUX


On doit penser que, lorsque la nature eut fait faire assez de progrès à l’organisation animale pour que le fluide essentiel des animaux fût très-animalisé, et pour que la substance albumino-gélatineuse pût se former, alors cette substance sécrétée du fluide principal de l’animal (du sang ou de ce qui en tient lieu) fut déposée dans un lieu quelconque du corps : or, l’observation constate qu’elle l’a été d’abord sous la forme de plusieurs petites masses séparées, et ensuite sous celle d’une masse plus considérable, allongée en cordon noueux, et qui a occupé à peu près toute la longueur du corps de l’individu.

Le tissu cellulaire, modifié par la présence de cette masse de substance albumino-gélatineuse, lui fournit alors la gaine qui l’enveloppe, ainsi que celles de ses divers prolongements ou filets.

Maintenant, si je considère les fluides visibles qui se meuvent ou circulent dans le corps des animaux, je remarque que, dans les animaux les plus simples en organisation, ces fluides sont bien moins composés, bien moins surchargés de principes, qu’ils ne le sont dans les animaux les plus parfaits. Le sang d’un mammifère est un fluide plus composé, plus animalisé, que la sanie blanchâtre du corps des insectes ; et cette sanie est un fluide plus composé que celui presque aqueux qui se meut dans le corps des polypes et dans celui des infusoires.

Cela étant ainsi , je suis autorisé à penser que ceux des fluides invisibles et incontenables qui