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phénomènes de l'organisation animale rendait insuffisant tout ce que l’on pouvait imaginer pour expliquer ces phénomènes. Nous avons cependant une sorte de pressentiment de l’existence de cette puissance intérieure, lorsque nous parlons des agitations que nous éprouvons en nous-mêmes dans mille circonstances, car le mot émotion, que je n’ai pas créé, est assez souvent prononcé dans la conversation, pour exprimer les faits remarqués qu’il désigne.

Lorsque j’eus considéré que le sentiment intérieur était susceptible de s’émouvoir par différentes causes et qu’alors il pouvait constituer une puissance capable d’exciter les actions, je fus, en quelque sorte, frappé de la multitude de faits connus qui attestent le fondement ou la réalité de cette puissance, et les difficultés qui m’arrêtaient depuis longtemps, à l’égard de la cause excitatrice des actions, me parurent entièrement levées.

En supposant que j’eusse été assez heureux pour saisir une vérité, dans la pensée d’attribuer au sentiment intérieur des animaux qui en sont doués la puissance productrice de leurs mouvements, je n’avais levé qu’une partie des difficultés qui embarrassent dans cette recherche, car il est évident que tous les animaux connus ne possèdent pas et ne