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excités par des insuflations d’air dans le poumon pour des preuves de la renaissance du sentiment à l'aide d’une respiration artiticielle, tandis que ces effets ne sont dus, les uns, qu’à l'irritabilité non éteinte, car on sait qu’elle subsiste encore quelque temps après la mort de l'individu, et les autres qu’à quelques mouvements musculaires que l'insuflation de l'air peut encore exciter, lorsque la moelle épinière n'a point été détruite par l'introduction d’un long stylet dans toute l'étendue de son canal.

Si je n’eusse pas reconnu que l’acte organique qui donne lieu au mouvement des parties est tout à fait indépendant de celui qui produit le sentiment, quoique dans l’un et l’autre l'influence nerveuse soit nécessaire, si je n’eusse pas remarqué que je puis mettre en action plusieurs de mes muscles sans éprouver aucune sensation, et que je peux recevoir une sensation sans qu’il s’en suive aucun mouvement musculaire, j’eusse aussi pu prendre des mouvements excités dans un jeune animal décapité, ou dont on aurait enlevé le cerveau pour des signes de sentiment, et je me fusse trompé.

Je pense que si l’individu est hors d’état, par sa nature ou autrement, de rendre compte d’une sensation qu’il éprouve, et que s’il ne témoigne par