création d’idées nouvelles. C’est cette faculté, dit Lamarck, qui dans les sciences peut nous égarer. « Cependant, ajoute-t-il, sans imagination point de génie et sans génie point de possibilité de faire des découvertes autres que celles des faits, mais toujours sans conséquences satisfaisantes. Or, toute science n’étant qu’un corps de principes et de conséquences convenablement déduits et observés, le génie est absolument nécessaire pour poser ces principes et en tirer ces conséquences; mais il faut qu’il soit dirigé par un jugement solide et retenu dans les limites qu’un haut degré de lumière peut seul lui imposer. » En parlant ainsi, Lamarck caractérisait parfaitement l’étude de la nature telle qu’il l’avait conçue et telle qu’elle réapparaît après une éclipse de près d’un demi-siècle; non que ces cinquante années aient été perdues pour la science, il n’y en eut jamais de plus fécondes: elles ont été employées à réunir, à coordonner, à discuter les faits sur lesquels on peut enfin édifier une synthèse plus générale que celle qui était possible à une époque où l’on avait à peine entr’ouvert le livre de la nature.
Après la pensée, la mémoire est la plus importante et la plus nécessaire des facultés intellectuelles, puisqu’elle nous permet de comparer des idées acquises antérieurement avec celles qui naissent