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nerfs communiquent avec la moelle épinière par des racines distinctes; les uns sont uniquement sensitifs, c’est-à-dire aptes à transmettre les impressions extérieures; les autres exclusivement moteurs, c’est-à-dire capables de produire le mouvement, soit par action réflexe, soit en transmettant les ordres de la volonté. Ainsi la langue reçoit deux nerfs principaux, le lingual par lequel le cerveau perçoit les impressions tactiles et celles que les substances sapides produisent sur l’organe du goût, et le nerf hypoglosse, qui provoque les mouvements que la langue exécute pendant l’acte de la mastication et l’exercice de la parole. Des impressions répétées, ajoute Lamarck, suivies des mouvements qui en sont la conséquence sans intervention de la volonté, engendrent les habitudes ou le penchant aux mêmes actions qu’on observe chez les animaux[1]. L’homme lui-même, malgré son intelligence et sa spontanéité, est soumis à ces influences. Le grand mathématicien Laplace, analysant les causes des actions humaines, était arrivé aux mêmes conclusions que le naturaliste Lamarck, lorsqu’il a dit[2]: « Les opérations du sensorium

  1. Philosophie zoologique, t. II, p. 291.
  2. Théorie des probabilités, p. 233.