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présidé à la création du règne animal. De même, disaient-ils, qu’un architecte soucieux de la symétrie met de fausses fenêtres qui forment le pendant des fenêtres véritables, ou rappelle sur les ailes d’un édifice les motifs de la façade principale, de même le Créateur, en laissant subsister ces organes, nous dévoile l’unité du plan qu’il a suivi. Dans les idées de Lamarck et de ses successeurs, ces organes rudimentaires n’ont point cette signification purement intellectuelle; ils se sont atrophiés faute d’usage. La présence de ces vestiges d’organes chez l’homme, auquel ils sont inutiles, prouve seulement que son organisation se lie intimement à celle du règne animal, dont il est la dernière et la plus parfaite émanation. Nous possédons sur les côtés du cou un muscle superficiel appelé peaucier; c’est celui avec lequel les chevaux font vibrer leur peau pour chasser les mouches qui les importunent. Chez nous, les vêtements; chez les sauvages, les corps gras, la terre ou l’argile dont ils s’enduisent le corps, rendent ce muscle inutile, aussi s’est-il tellement aminci qu’il ne peut plus imprimer à la peau le moindre mouvement. Il en est de même des muscles qui meuvent l’oreille du cheval et d’autres animaux; nous les possédons tous, mais il ne nous servent à rien. Placée sur les còtes et non pas au sommet de la