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amené à penser, comme Lamarck, que c’est le milieu qui crée et maintient les organes : le milieu changeant, ils disparaissent sans retour.

Ce que nous avons dit de l’œil s’applique à tous les appareils, quelle que soit la nature des fonctions qu’ils accomplissent ; l’exercice les développe, le manque d’usage les atrophie, et ces modifications se transmettent par hérédité. Nous nous servons généralement beaucoup moins du bras gauche que du bras droit, aussi celui-ci est-il plus gros, plus lourd, et toutes ses parties, os, muscles, nerfs, artères, sont-elles plus fortes que celles du côté opposé. Le naturaliste hollandais L. Harting s’est assuré que ces différences existent déjà chez le nouveau-né qui n’a encore fait aucun usage de ses membres ; de là une tendance innée à se servir de préférence du bras droit, indépendamment de l’exemple et de l’éducation. Dans les autruches, animaux trop lourds pour pouvoir s’élever dans les airs, les jambes se sont fortifiées et allongées, les ailes ont diminué et ne font plus qu’office de voiles lorsque l’oiseau court dans le sens du vent. Chez le casaor et l’Apterix, les ailes sont réduites à un rudiment inutile caché sous les plumes du corps, parce que le genre de vie de ces animaux est complètement terrestre :