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lequel les animaux n’en auraient pas la perception, la lumière exerce sur cet organe une action puissante. Dans l’obscurité, les yeux des animaux s’atrophient; à la lumière, ils se perfectionnent et s’améliorent par l’exercice. Les aigles, les vautours, les faucons, voient à des distances énormes; c’est la vue et non l’odorat qui leur signale une proie éloignée. La direction constante de la lumière détermine même le déplacement de l’œil lorsqu’il est placé de façon à ne pas pouvoir remplir ses fonctions. En voici la preuve. Les raies sont des poissons carnivores, jouant dans les eaux le même rôle que les oiseaux de proie dans les airs; leur corps aplati est horizontalement symétrique, et les deux yeux sont placés sur la face dorsale de la tète. Dans les pleuronectes[1], la plie, le turbot et la barbue, la symétrie est au contraire verticale, comme celle des poissons ordinaires; mais, le corps étant aplati latéralement, ces poissons nagent sur le côté, se cachent dans le sable, couchés, la plie sur le côté gauche, le turbot sur le côté droit, et happent ainsi placés le fretin qui passe au-dessus d’eux. Dans les poissons adultes, les deux yeux sont situés l’un près de l’autre du côté de la tête qui

  1. Philosophie zoologique. t. I, p. 251.