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il s’efforce de convaincre le lecteur par des raisonnements; il les enchaîne les uns aux autres sans s’apercevoir qu’il a souvent quitté le terrain solide des faits, et que le moindre écart, la moindre lacune dans ses déductions l’engage nécessairement dans un labyrinthe comparable à celui où les métaphysiciens égarent ceux qui ont le courage de les suivre. Je m’attacherai donc à montrer comment les faits acquis à la science depuis la mort de Lamarck ont confirmé sa théorie fondamentale, désignée maintenant sous le nom de théorie de la descendance. Cette théorie consiste à établir que les milieux dans lesquels les animaux ont vécu se sont souvent et profondément modifiés. Beaucoup d’animaux, ne pouvant pas s’accommoder à ces changements, ont péri; les autres, modifiés par le milieu, se sont adaptés à lui et ont transmis ces modifications à leurs descendants, chez lesquels elles se sont fixées. Ceux-ci constituent alors ce qu’on nomme des espèces: elles nous paraissent invariables parce que nous ne les connaissons que depuis un laps de temps tellement court, qu’il n’est qu’une fraction imperceptible de la longue période nécessaire pour amener des changements dans le milieu ambiant, terre, eau, climat, température, et par suite dans les êtres exposés à ces