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sans doute à l'amertume de ses regrets. Filles d’un ministre ou d’un général, les deux sœurs eussent été pensionnées par l'État; mais leur père n’était qu’un grand naturaliste, honorant son pays dans le présent et dans l’avenir, elles devaient être oubliées, et le furent en effet.

Dans ses Études sur Darwin et ses prèdècesseurs français[1]. M. de Quatrefages a exposé brièvement les travaux de Lamarck et rendu pleine justice à la grandeur et à l’originalité de la plupart de ses idées; il lui assigne la première place parmi les ancêtres scientifiques de Darwin, mais signale en même temps et combat les points faibles de ses conclusions. Notre but, dans les pages qui vont suivre, est au contraire de faire ressortir les points forts et de montrer, en les corroborant par un grand nombre de faits, quelles sont les vérités que Lamarck a le premier formulées au milieu de l’inattention, et malgré la critique peu compréhensive dont elles ont été l’objet pendant tout le cours de sa longue existence.

  1. Voyez la Revue des Deux Mondes du 15 décembre 1868.