que nous allons constater, les déviations souvent bizarres qu’elle nous offre dans sa progression.
Essayons de mettre dans tout son jour, et la dégradation progressive de l’organisation des animaux, et la cause des anomalies que la progression de cette dégradation éprouve dans le cours de la série des animaux.
Il est évident que si la nature n’eût donné l’existence qu’à des animaux aquatiques, et que ces animaux eussent tous et toujours vécu dans le même climat, la même sorte d’eau, la même profondeur, etc., etc., sans doute alors on eût trouvé dans l’organisation de ces animaux une gradation régulière et même nuancée.
Mais la nature n’a point sa puissance resserrée dans de pareilles limites.
D’abord il faut observer que, dans les eaux mêmes, elle a considérablement diversifié les circonstances: les eaux douces, les eaux marines, les eaux tranquilles ou stagnantes, les eaux courantes ou sans cesse agitées, les eaux des climats chauds, celles des régions froides, enfin, celles qui ont peu de profondeur et celles qui en ont une très-grande, offrent autant de circonstances particulières qui agissent chacune différemment sur les animaux qui les habitent. Or, à degré égal de composition d’organisation, les races d’animaux qui se sont trouvées exposées dans chacune de ces circonstances, en ont subi les influences particulières, et en ont été diversifiées.