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de 1816 à 1822 l'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres en sept volumes; c’est son ouvrage capital, et, comme il est uniquement descriptif et taxonomique, il fut accueilli par l'approbation unanime des savants. Son Mémoire sur les coquilles fossiles des environs de Paris, où sa profonde connaissance des coquilles vivantes lui permit de classer sûrement celles qui n’étaient plus que la dépouille d’animaux disparus depuis des milliers de siècles, reçut également un accueil favorable. Lamarck avait commencé l’étude de la zoologie à cinquante ans; l'examen minutieux de petits animaux visibles seulement à la loupe et au microscope fatigua, puis affaiblit sa vue. Peu à peu les nuages qui l’obscurcissaient s’épaissirent, et il devint complètement aveugle. Marié quatre fois, père de sept enfants, il vit disparaître son mince patrimoine et même ses premières économies dans quelques-uns de ces placements hasardeux offerts par la spéculation à la crédulité publique. Son modeste traitement de professeur le préservait seul de la misère. Les amis des sciences, que sa réputation comme zoologiste et comme botaniste attirait auprès de lui, voyaient ce délaissement avec surprise; il leur semblait qu’un gouvernement éclairé aurait dû s’informer avec un peu plus de soin de la position d’un vieillard