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avait rapporté. Malgré ce labeur incessant, la position de Lamarck était des plus précaires: il vivait de sa plume; il était aux gages des libraires. On lui disputa même une chétive place de garde des herbiers du cabinet du roi. Comme la plupart des naturalistes, il se débattit ainsi contre les difficultés de la vie pendant quinze ans. Une circonstance heureuse améliora sa situation en changeant la direction de ses travaux. La Convention gouvernait la France. Carnot organisait la victoire. Lakanal entreprit d’organiser les sciences naturelles. Sur sa proposition, le Muséum d’histoire naturelle fut créé. On avait pu nommer des professeurs à toutes les chaires, sauf pour la zoologie; mais dans ces temps d’enthousiasme, si différents de l'époque où nous vivons, la France trouvait des hommes de guerre et des hommes de science partout où elle en avait besoin. Etienne Geoffroy Saint-Hilaire était âgé de vingt et un ans, il s’occupait de minéralogie sous la direction d’Haüy. Daubenton lui dit : « — Je prends sur moi la responsabilité de votre inexpérienc ; j’ai sur vous l’autorité d’un père; osez entreprendre d’enseigner la zoologie, et qu’un jour on puisse dire que vous en avez fait une science française. » Geoffroy accepte, et se charge des animaux supérieurs. Lakanal avait