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jeune officier : il avait puisé quelques notions de botanique dans le Traité des plantes usuelles de Chomel. Retiré du service, réduit à une modeste pension alimentaire de quatre cents francs, il travaillait à Paris chez un banquier; mais poussé irrésistiblement vers l’étude de la nature, il observait de sa mansarde les formes et les mouvements des nuages, et apprenait à connaître les plantes au Jardin du Roi ou dans les herborisations publiques. Il se sentait dans sa voie et comprit, comme Voltaire l’a dit de Condorcet, que des découvertes durables pouvaient l’illustrer autrement qu’une compagnie d’infanterie. Mécontent des systèmes de botanique en usage, il écrivit en six mois sa Flore française, précédée de la Clé dichotomique, à l’aide de laquelle il est facile, même à un commençant, d’arriver sûrement au nom de la plante qu’il a sous les yeux[1]. C’était en 1778. Rousseau avait mis la botanique à la mode; les gens du monde, les dames s’en occupaient. Buffon fit imprimer les trois volumes de la Flore française à l’imprimerie royale, et l’année suivante Lamarck entrait à l’Académie des sciences. Voulant faire voyager son fils, Buffon lui donna Lamarck

  1. Une seconde édition de cette Flore française, publiée en 1815 par de Candolle, est encore l’ouvrage capital pour la connaissance des plantes de notre pays.