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n'avaient reçu chacun un nom qui puisse servir à les désigner dans l'instant, lorsqu'on en parle, ou lorsqu'on les cite. » (Dict. de Botanique, art. Nomenclature.)

Il est de toute évidence que la nomenclature, en histoire naturelle, est une partie de l'art, et que c'est un moyen qu'il a été nécessaire d'employer pour fixer nos idées à l'égard des productions naturelles observées, et pour pouvoir transmettre, soit ces idées, soit nos observations sur les objets qu'elles concernent.

Sans doute cette partie de l'art doit être assujettie comme les autres, à des règles convenues et généralement suivies; mais il faut remarquer que les abus qu'elle présente partout dans l'emploi qu'on en a fait, et dont on a tant de raisons de se plaindre, proviennent principalement de ceux qui se sont introduits, et qui se multiplient tous les jours encore dans les autres parties de l'art déjà citées.

En effet, le défaut de règles convenues, relatives à la formation des genres, des familles et des classes mêmes, exposant ces parties de l'art à toutes les variations de l'arbitraire, la nomenclature en éprouve une suite de mutations sans bornes. Jamais elle ne pourra être fixée tant que ce défaut subsistera; et la synonymie, déjà d'une étendue immense, s'accroîtra toujours, et deviendra de plus en plus incapable de réparer un pareil désordre qui annule tous les avantages de la science.