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quantité de problèmes relatifs à l'histoire naturelle et à la physique animale des lumières qu’ont obtiendrait diflicilement par aucune autre voie.

Chargé de faire, dans le Muséum d’histoire naturelle, la démonstration des animaux que je nommai sans vertèbres, à cause de leur défaut de colonne vertébrale, mes recherches sur ces nombreux animaux, le rassemblement que je fis des observations et des faits qui les concernent, enfin les lumières que j’empruntai de l'anatomie comparée à leur égard, me donnèrent bientôt la plus haute idée de l’intérêt que leur étude inspire.

En effet, l'étude des animaux sans vertebres doit intéresser singulièrement le naturaliste, 1° parce que les espèces de ces animaux sont beaucoup plus nombreuses dans la nature que celles des animaux vertébrés ; 2° parce qu’étant plus nombreuses, elles sont nécessairement plus variées: 3° parce que les variations de leur organisation sont beaucoup plus grandes, plus tranchées et plus singulières; 4° enfin, parce que l’ordre qu’emploie la nature pour former successivement les différents organes des animaux est bien mieux exprimé dans les mutations que ces organes subissent dans les animaux sans vertèbres et rend leur étude beaucoup plus propre à nous faire apercevoir l'origine même de