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(Rapport du physique et du moral de l'Homme, p. 38 à 39, et 85.)

Cette cause paraîtrait, jusqu’à un certain point, fondée à l’égard des animaux les plus parfaits; mais s’il en était ainsi relativement à tous les corps qui jouissent de la vie, ils posséderaient tous la faculté de sentir. Or, on ne saurait nous montrer que les végétaux sont dans ce cas; on ne saurait même prouver que c’est celui de tous les animaux connus.

Je ne reconnais point dans la supposition d’une pareille cause donnée comme générale la marche réelle de la nature. En constituant la vie, elle n’a pas eu les moyens de faire exister cette faculté dans les animaux imparfaits des premières classes du règne animal.

A l’égard des corps qui jouissent de la vie, la nature a tout fait peu à peu et successivement: il n’est plus possible d’en douter.

En effet, parmi les différents objets que je me propose d’exposer dans cet ouvrage, j’essayerai de faire voir, en citant partout des faits reconnus, qu’en composant et compliquant de plus en plus l’organisation animale, la nature a créé progressivement les différents organes spéciaux, ainsi que les facultés dont les animaux jouissent.

Il y a longtemps que l’on a pensé qu’il existait