Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus composée et la plus parfaite, la progression qui se montre dans la composition de l’organisation, ainsi que l’acquisition successive des différents organes spéciaux, et par suite d’autant de facultés nouvelles que de nouveaux organes obtenus ; alors on eût pu apercevoir comment les besoins, d’abord réduits à nullité, et dont de nombre ensuite s’est accru graduellement, ont amené le penchant aux actions propres à y satisfaire ; comment les actions devenues habituelles et énergiques, ont occasionné le développement des organes qui les exécutent ; comment la force qui excite les mouvements organiques peut, dans les animaux les plus imparfaits, se trouver hors d’eux et cependant les animer ; comment ensuite cette force a été transportée et fixée dans l’animal même ; enfin, comment elle y est devenue la source de la sensibilité, et à la fin celle des actes de l’intelligence.

J’ajouterai que, si l’on eût suivi cette méthode, alors on n’eût point considéré le sentiment comme la cause générale et immédiate des mouvements organiques et on n’eut point dit que la vie est une suite de mouvements qui s’exécutent en vertu des sensations reçues par différents organes ou autrement, que tous les mouvements vitaux sont le produit des impressions reçues par les parties sensibles.