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cette pensée, dis-je, fut pour moi un trait singulier de lumière qui me fit apercevoir la cause principale qui entretient les mouvements et la vie des corps organisés et à laquelle les animaux doivent tout ce qui les anime.

En rapprochant cette considération des deux précédentes, c’est-à-dire de celle relative au produit du mouvement des fluides dans l’intérieur des animaux et de celle qui concerne les suites d’un changement maintenu dans les circonstances et les habitudes de ces êtres, je pus saisir le fil qui lie entre elles les causes nombreuses des phénomènes que nous offre l’organisation animale dans ses développements et sa diversité, et bientôt j’aperçus l’importance de ce moyen de la nature, qui consiste à conserver dans les nouveaux individus reproduits tout ce que les suites de la vie et des circonstances influentes avaient fait acquérir dans l’organisation de ceux qui leur ont transmis l’existence.

Or, ayant remarqué que les mouvements des animaux ne sont jamais communiqués, mais qu’ils sont toujours excités, je reconnus que la nature, obligée d’abord d’emprunter des milieux environnants la puissance excitatrice des mouvements vitaux et des actions des animaux imparfaits, sut, en composant de plus en plus l’organisation animale, transporter