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sauraient posséder un système nerveux; que tous conséquemment ne jouissent pas du sentiment intérieur dont il est question et qu’à l’égard de ceux qui en sont dépourvus, les mouvements qu’on leur voit exécuter ont une autre origine.

J’en étais là, lorsqu’ayant considéré que sans les excitations de l’intérieur, la vie n’existerait point et ne saurait se maintenir en activité dans les végétaux, je reconnus bientôt qu’un grand nombre d’animaux devaient se trouver dans le même cas; et comme j’avais eu bien des occasions de remarquer que, pour arriver au même but, la nature variait ses moyens, lorsque cela était nécessaire, je n’eus plus de doute à cet égard.

Ainsi, je pense que les animaux très-imparfaits qui manquent de système nerveux ne vivent qu’à l’aide des excitations qu’ils reçoivent de l’extérieur, c’est-à-dire que par des fluides subtils et toujours en mouvement, que les milieux environnants contiennent, pénètrent sans cesse ces corps organisés et y entretiennent la vie tant que l’état de ces corps leur en donne le pouvoir. Or, cette pensée que j’ai tant de fois considérée, que tant de faits me paraissent confirmer, contre laquelle aucun de ceux qui me sont connus ne me semblent déposer, enfin, que la vie végétale me parait attester d’une manière évidente,