Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58 de l’espèce.  

remplir, et nos lignes de séparation s’effacer. Nous nous trouvons réduits à une détermination arbitraire, qui tantôt nous porte à saisir les moindres différences des variétés pour en former le caractère de ce que nous appelons espèce, et tantôt nous fait déclarer variété de telle espèce des individus un peu différens, que d’autres regardent comme constituant une espèce particulière.

Je le répète, plus nos collections s’enrichissent, plus nous rencontrons des preuves que tout est plus ou moins nuancé, que les différences remarquables s’évanouissent, et que le plus souvent la nature ne laisse à notre disposition pour établir des distinctions, que des particularités minutieuses et, en quelque sorte, puériles.

Que de genres, parmi les animaux et les végétaux, sont d’une étendue telle, par la quantité d’espèces qu’on y rapporte, que l’étude et la détermination de ces espèces y sont maintenant presque impraticables ! Les espèces de ces genres, rangées en séries et rapprochées d’après la considération de leurs rapports naturels, présentent, avec celles qui les avoisinent, des différences si légères, qu’elles se nuancent, et que ces espèces se confondent, en quelque sorte, les unes avec les autres, ne laissant presque aucun moyen de