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ainsi que par l’ensemble de leurs parties, et qui se conservent dans le même état, de générations en générations, depuis qu’on les connoît, qu’on s’est cru autorisé à regarder ces collections d’individus semblables comme constituant autant d’espèces invariables.

Or, n’ayant pas fait attention que les individus d’une espèce doivent se perpétuer sans varier, tant que les circonstances qui influent sur leur manière d’être ne varient pas essentiellement, et les préventions existantes s’accordant avec ces régénérations successives d’individus semblables, on a supposé que chaque espèce étoit invariable et aussi ancienne que la nature, et qu’elle avoit eu sa création particulière de la part de l’Auteur suprême de tout ce qui existe.

Sans doute, rien n’existe que par la volonté du sublime Auteur de toutes choses. Mais pouvons-nous lui assigner des règles dans l’exécution de sa volonté, et fixer le mode qu’il a suivi à cet égard ? Sa puissance infinie n’a-t-elle pu créer un ordre de choses qui donnât successivement l’existence à tout ce que nous voyons, comme à tout ce qui existe et que nous ne connoissons pas ?

Assurément, quelle qu’ait été sa volonté, l’immensité de sa puissance est toujours la même ; et de quelque manière que se soit exécutée cette