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ment observé, et où les sciences naturelles étoient encore à peu près nulles. Elle est tous les jours démentie aux yeux de ceux qui ont beaucoup vu, qui ont long-temps suivi la nature, et qui ont consulté avec fruit les grandes et riches collections de nos Muséum.

Aussi, tous ceux qui se sont fortement occupés de l’étude de l’histoire naturelle savent que maintenant les naturalistes sont extrêmement embarrassés pour déterminer les objets qu’ils doivent regarder comme des espèces. En effet, ne sachant pas que les espèces n’ont réellement qu’une constance relative à la durée des circonstances dans lesquelles se sont trouvés tous les individus qui les représentent, et que certains de ces individus ayant varié, constituent des races qui se nuancent avec ceux de quelqu’autre espèce voisine, les naturalistes se décident arbitrairement, en donnant, les uns, comme variétés, les autres, comme espèces, des individus observés en différens pays et dans diverses situations. Il en résulte que la partie du travail qui concerne la détermination des espèces, devient de jour en jour plus défectueuse, c’est-à-dire, plus embarrassée et plus confuse.

À la vérité, on a remarqué, depuis long-temps, qu’il existe des collections d’individus qui se ressemblent tellement par leur organisation,