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lui connoissons, et que ces habitudes ont elles-mêmes exercé des influences sur les parties de chaque individu de l’espèce, au point qu’elles ont modifié ces parties, et les ont mises en rapport avec les habitudes contractées. Voyons d’abord l’idée que l’on s’est formée de ce que l’on nomme espèce.

On a appelé espèce, toute collection d’individus semblables qui furent produits par d’autres individus pareils à eux.

Cette définition est exacte ; car tout individu jouissant de la vie, ressemble toujours, à très-peu près, à celui ou à ceux dont il provient. Mais on ajoute à cette définition, la supposition que les individus qui composent une espèce ne varient jamais dans leur caractère spécifique, et que conséquemment l’espèce a une constance absolue dans la nature.

C’est uniquement cette supposition que je me propose de combattre, parce que des preuves évidentes obtenues par l’observation, constatent qu’elle n’est pas fondée.

La supposition presque généralement admise, que les corps vivans constituent des espèces constamment distinctes par des caractères invariables, et que l’existence de ces espèces est aussi ancienne que celle de la nature même, fut établie dans un temps où l’on n’avoit pas suffisam-