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DES PARTIES DE L’ART.

égard aux rapports reconnus. Néanmoins, les limites de ces classes, même des meilleures, sont évidemment artificielles : aussi subiront-elles toujours les variations de l’arbitraire de la part des auteurs, tant que les naturalistes ne conviendront pas à leur égard de certains principes de l’art, et ne s’y soumettront pas.

Ainsi, lors même que l’ordre de la nature seroit parfaitement connu dans un règne, les classes que l’on sera obligé d’y établir pour le diviser, constitueront toujours des coupes véritablement artificielles.

Cependant, surtout dans le règne animal, plusieurs de ces coupes paroissent réellement formées par la nature elle-même ; et, certes, on aura long-temps de la peine à croire que les mammifères, que les oiseaux, etc., ne soient pas des classes bien isolées, formées par la nature. Ce n’est, malgré cela, qu’une illusion, et c’est à la fois un résultat des bornes de nos connoissances à l’égard des animaux qui existent ou qui ont existé. Plus nous avançons nos connoissances d’observation, plus nous acquérons des preuves que les limites des classes, même de celles qui paroissent le plus isolées, sont dans le cas de se voir effacées par nos nouvelles découvertes. Déjà les ornithorinques et les échidnées semblent indiquer l’existence d’animaux intermédiaires entre