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DISCOURS

détails. Toutes ces recherches terminées, on essaye d’en déduire les conséquences, et peu à peu la philosophie de la science s’établit, se rectifie et se perfectionne.

C’est par cette voie seule que l’intelligence humaine peut acquérir les connoissances les plus vastes, les plus solides et les mieux liées entre elles dans quelque science que ce soit ; et c’est uniquement par cette méthode d’analise que toutes les sciences font de véritables progrès, et que les objets qui s’y rapportent ne sont jamais confondus, et peuvent être connus parfaitement.

Malheureusement on n’est pas assez dans l’usage de suivre cette méthode en étudiant l’histoire naturelle. La nécessité reconnue de bien observer les objets particuliers a fait naître l’habitude de se borner à la considération de ces objets et de leurs plus petits détails, de manière qu’ils sont devenus, pour la plupart des naturalistes, le sujet principal de l’étude. Ce seroit cependant une cause réelle de retard pour les sciences naturelles, si l’on s’obstinoit à ne voir dans les objets observés, que leur forme, leur dimension, leurs parties externes même les plus petites, leur couleur, etc. ; et si ceux qui se livrent à une pareille étude dédaignoient de s’élever à des considérations supérieures, comme de chercher quelle est