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lière à l’espèce ; car, soit que ces masses aient une forme régulière, comme lorsque ces corps sont cristallisés, soit qu’elles soient irrégulières, leur forme ne s’y trouve pas constamment la même ; il n’y a que leur molécule intégrante qui ait, pour chaque espèce, une forme invariable[1].

Les corps vivans, au contraire, offrent tous, à peu près, dans leur masse, une forme qui est particulière à l’espèce, et qui ne sauroit varier sans donner lieu à une race nouvelle ;

4.o Les molécules intégrantes d’un corps inorganique sont toutes indépendantes les unes des autres ; car, qu’elles soient réunies en masse, ou solide, ou liquide, ou gazeuse, chacune d’elles existe par elle-même, se trouve constituée par le nombre, les proportions et l’état de combinaison de

  1. Les molécules intégrantes qui constituent l’espèce d’une matière composée, résultent toutes d’un même nombre de principes, combinés entre eux dans les mêmes proportions, et d’un état de combinaison parfaitement semblable : toutes ont donc la même forme, la même densité, les mêmes qualités propres.
    Mais lorsque des causes quelconques ont fait varier, soit le nombre des principes composans de ces molécules, soit les proportions de leurs principes, soit leur état de combinaison, alors ces molécules intégrantes ont une autre forme, une autre densité et d’autres qualités propres : elles sont alors d’une autre espèce.