IL y a long-temps que j’eus l’idée de comparer
entre eux les corps organisés vivans et les corps
bruts ou inorganiques ; que je m’aperçus de
l’extrême différence qui se trouve entre les uns et
les autres ; et que je fus convaincu de la
nécessité de considérer l’étendue de cette
différence et ses caractères. On étoit alors assez
généralement dans l’usage de présenter les trois
règnes de la nature sur une même ligne, les
distinguant, en quelque sorte, classiquement,
et l’on sembloit ne pas s’apercevoir de l’énorme
différence qu’il y a entre un corps vivant, et un
corps brut et sans vie.
Cependant, si l’on veut parvenir à connoître réellement ce qui constitue la vie, en quoi elle consiste, quelles sont les causes et les lois qui donnent lieu à cet admirable phénomène de la nature, et comment la vie elle-même peut être la source de cette multitude de phénomènes