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Je me propose donc de montrer, à cet égard, quel est le mode que paroît employer la nature pour former, dans les lieux et les circonstances favorables, les corps vivans les plus simplement organisés, et conséquemment les animaux les plus imparfaits ; comment ces animaux si frêles, et qui ne sont, en quelque sorte, que des ébauches de l’animalité directement produites par la nature, se sont développés, multipliés et diversifiés ; comment, enfin, après une suite infinie de régénérations, l’organisation de ces corps a fait des progrès dans sa composition, et étendu, de plus en plus, dans les races nombreuses qui en sont résultées, les facultés animales.

On verra que chaque progrès acquis dans la composition de l’organisation et dans les facultés qui en ont été les suites, a été conservé et transmis à d’autres individus par la voie de la reproduction, et que par cette marche, soutenue pendant une multitude de siècles, la nature est parvenue à former successivement tous les corps vivans qui existent.

On verra, en outre, que toutes les facultés, sans exception, sont complétement physiques, c’est-à-dire, que chacune d’elles résulte essentiellement d’actes de l’organisation ; en sorte qu’il sera facile de montrer comment de l’instinct le plus borné, dont la source peut être aisément