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En effet, pour que les corps qui jouissent de la vie soient réellement des productions de la nature, il faut qu’elle ait eu, et qu’elle ait encore la faculté de produire directement certains d’entre eux, afin que, les ayant munis de celle de s’accroître, de se multiplier, de composer de plus en plus leur organisation, et de se diversifier avec le temps et selon les circonstances, tous ceux que nous observons maintenant soient véritablement les produits de sa puissance et de ses moyens.

Ainsi, après avoir reconnu la nécessité de ces créations directes, il faut rechercher quels peuvent être les corps vivans que la nature peut produire directement, et les distinguer de ceux qui ne reçoivent qu’indirectement l’existence qu’ils tiennent d’elle. Assurément, le lion, l’aigle, le papillon, le chêne, le rosier ne reçoivent pas directement de la nature l’existence dont ils jouissent ; ils la reçoivent, comme on le sait, d’individus semblables à eux qui la leur communiquent par la voie de la génération ; et l’on peut assurer que si l’espèce entière du lion ou celle du chêne venoit à être détruite dans les parties du globe où les individus qui la composent se trouvent répandus, les facultés réunies de la nature n’auroient de long-temps le pouvoir de la faire exister de nouveau.