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succession de mouvemens et de mutations de tous les genres, qu’aucune cause ne sauroit suspendre ni anéantir, si ce n’est celle qui a fait tout exister.

Regarder la nature comme éternelle, et conséquemment comme ayant existé de tout temps, c’est pour moi une idée abstraite, sans base, sans limite, sans vraisemblance, et dont ma raison ne sauroit se contenter. Ne pouvant rien savoir de positif à cet égard, et n’ayant aucun moyen de raisonner sur ce sujet, j’aime mieux penser que la nature entière n’est qu’un effet : dès lors je suppose, et me plais à admettre, une cause première, en un mot, une puissance suprême qui a donné l’existence à la nature, et qui l’a faite en totalité ce qu’elle est.

Ainsi, comme naturaliste et comme physicien, je ne dois m’occuper, dans mes études de la nature, que des corps que nous connoissons ou qui ont été observés ; que des qualités et des propriétés de ces corps ; que des relations qu’ils peuvent avoir les uns avec les autres dans différentes circonstances ; enfin, que des suites de ces relations et des mouvemens divers répandus et continuellement entretenus parmi eux.

Par cette voie, la seule qui soit à notre disposition, il devient possible d’entrevoir les causes de cette multitude de phénomènes que nous offre la nature dans ses diverses parties, et de parve-